Ce texte est une retranscription de la vidéo du même nom : https://youtu.be/XzvQU5f5rO4
Il peut être partagé, s’il est conservé dans son entièreté sans modification, avec la mention suivante : Auteur : Quentin Disneur – https://livha.org/fr
Quoi que l’on fasse dans sa vie, on peut être consciemment dans une démarche intérieure, dans le sens d’une démarche philosophique, d’une tradition, qu’importe.
Ou même il arrive aussi qu’on ait inconsciemment une démarche intérieure, en ce sens que des êtres font des introspections sans le savoir, ont des prises de conscience qui relèvent d’une tradition ou d’une philosophie sans qu’ils le sachent. Ils font un travail intérieur sans le savoir.
Mais même si on ne fait pas cela, que consciemment ou inconsciemment on n’applique pas une pratique philosophique, qu’on n’est pas dans des questionnements profonds et intérieurs -parce que le moment n’est pas venu de se poser ce genre de questions-, quoi qu’il arrive, quelles que soient les expériences de vie que l’on peut avoir au quotidien, un travail naturel s’effectue sur chacun des éléments et une harmonisation se fait progressivement.
C’est l’évolution intérieure. Que l’on fasse du sport, que l’on fasse un travail artistique ou intellectuel, ou un travail dit « spirituel », dans le sens où on séparerait le domaine spirituel de tous les autres domaines que je viens de citer -ce qui fondamentalement serait un non-sens- tout ce que l’on peut faire constitue tout simplement un apprentissage.
Tout est apprentissage. Tout permet de mieux s’appréhender soi-même en comprenant mieux l’extérieur qui n’est que le reflet de soi-même, en appréhendant mieux les secteurs de la vie, ainsi que le relationnel, à tous les niveaux, dans le domaine de ce qui est stable, de ce qui est fluide, de ce qui est libre, de ce qui est vrai, de ce qui est élevé, de ce qui est au-delà, de ce qui Est, de ce qui est l’essence même des choses. (Geste de la main désignant successivement chaque centre énergétique en rapport avec chacun des domaines.)
Alors à l’intérieur de chaque domaine on comprend mieux le niveau relationnel, on comprend mieux la stabilité, la fluidité, la liberté. On expérimente tous ces domaines quelle que soit la façon dont on les aborde.
Si on les aborde d’un point de vue plus intériorisé, dans une dimension philosophique, en étant consciemment dans une démarche spirituelle ou philosophique qui soit intérieure, dans une étude de soi, dans un travail sur la connaissance de soi, ou, encore une fois, que l’on fasse du sport ou que l’on ait une démarche dans laquelle on ne semble pas du tout être à partir d’un point de vue intérieur, on fait quand même ce travail.
Que ce travail se fasse, ça il se fait de toute façon. La différence c’est qu’à un moment donné, par exemple dans le cas où on aborde la spiritualité alors que le « carré » est encore en train de se construire, et que le quatrième côté -pour reprendre cette image- n’est pas encore en train de se former, l’être ne peut aborder toute une démarche intérieure qu’à partir de l’extérieur, c’est-à-dire à partir de la personnalité, à partir d’une compréhension intellectuelle.
Il peut comprendre des concepts, il peut imaginer d’une certaine façon ce que pourrait vouloir dire « l’intérieur » mais fondamentalement ça ne lui parle pas. Ça reste abstrait pour lui. Pourquoi? Parce qu’il lui manque le « toucher » intérieur. Il manque quelque chose de vivant qui dépasse l’intellect et qui donc ne s’explique pas parce que c’est quelque chose qui ne peut que se vivre.
Alors ce qui se vit peut se partager, se raconter, mais fondamentalement un être qui vit cela pourra comprendre un autre qui raconte ce qu’il vit parce que c’est du vivant et que ce qui est vivant se partage, peut se partager et se faire comprendre dans la mesure où il y a quelque chose de vivant, car cela se ressent, quand c’est vivant.
Cependant certains ne pourront pas comprendre cela parce qu’ils ne l’ont pas vécu. Alors ils peuvent peut-être le concevoir intellectuellement, mais parfois c’est précisément au-delà de l’entendement parce que c’est quelque chose qui se vit et qu’il est difficile de faire coller ce vécu aux concepts dont on dispose lorsqu’on ne le vit pas soi-même.
Donc ça c’est le passage du novice qui est peut-être intéressé parce qu’inconsciemment il a un appel intérieur par rapport à quelque chose de plus profond en lui, qu’il ressent, et qui correspond aux prémices d’un chemin spirituel, philosophique. Quel que soit le nom qu’on lui donne, c’est lié à quelque chose qui est intérieur, qui n’a pas de limite.
L’intérieur est en fait la porte. On passe par l’intérieur pour accéder à tout ce qui Est, pour finalement remarquer qu’il n’y a ni intérieur ni extérieur.
Cette démarche peut exister. Ce ressenti, ce pressenti peut exister en amont du vécu. Il y a déjà quelque chose de pressenti, quelque chose d’intuitif. Il n’y a pas de limite claire.
Mais dans l’expérience il peut se faire qu’il se produise un événement, quelque chose qui semble être événementiel, comme si il y avait une limite, quelque chose qui changeait tout d’un coup.
Cela peut se faire ainsi, ou pas. Pour certains ça peut être très événementiel: un toucher intérieur se produit qui fait qu’un point de non-retour est atteint chez cet être, dans la vie de cet être.
Pour d’autres, c’est de manière progressive que cela s’imprègne à l’intérieur: ils ne peuvent pas vraiment dire quand ils ont commencé à aborder ce chemin intérieur. Parfois même ils ont l’impression que c’est depuis toujours -dans leur vie d’incarné du moins- ou plus loin encore.
Mais quoi qu’il arrive, il y a un moment donné où cela s’imprègne, de sorte qu’on passe du novice à l’initié.
Avant ce moment-là, même un être très mûr à l’intérieur peut vivre l’expérience d’être dans l’extérieur, d’être dans les croyances, d’être dans le conditionnement. Et même si intérieurement il a toujours eu cette sensibilité, cette vision plus reculée, cette vision profonde des choses, le moment n’en est pas encore venu.
Et à un moment donné dans sa vie, il fait ce retournement. Il a cette prise de conscience différente qui fait qu’il revient à l’essentiel de lui-même. Il comprend à ce moment-là que c’est toujours comme ça qu’il abordait les choses avant, mais que lui-même se comprenait alors moins bien.
Il comprend mieux alors comment il abordait les choses, pourquoi il aimait tel domaine, pourquoi il appréhendait les choses de telle ou telle façon, pourquoi il voyait les autres êtres, les personnes, de telle ou telle façon, pourquoi il y avait des choses qu’il ne comprenait pas dans le comportement des gens, pourquoi certaines choses l’attiraient, pourquoi d’autres choses le repoussaient.
Progressivement il arrive à mieux se comprendre, et donc il comprend mieux comment il fonctionne. Et à un moment donné un retournement commence à se faire. S’il en a la maturité il retourne à l’essentiel, il voit mieux ce dont il a besoin.
Dans ce cas particulier ce qui se passe est plus de l’ordre d’une retrouvaille parce que l’être a déjà sa maturité. Dans le cours sur la nature de la réalité je parle du principe d’activation de l’ADN. J’en parle aussi dans l’introduction de cet enseignement, en ce qui concerne les différents degrés.
Ainsi, il s’agit là d’un être qui va progressivement retrouver une maturité qu’il a déjà acquise, qui est déjà présente à l’intérieur, dans ses cellules, mais qu’il doit retrouver, remanifester dans l’être.
Il y a des êtres qui font cette démarche pour la première fois, qui ont toujours été plus identifiés et qui commencent seulement à comprendre qu’il existe autre chose à l’intérieur. Cependant, encore une fois ce premier degré reste le même, que l’être retrouve ce qu’il est déjà ou que l’être construise pour la première fois le corps correspondant.
Cette intériorité est liée à la construction du corps correspondant au centre énergétique du cœur. Cela veut dire qu’à ce moment-là, l’étincelle de lumière blanche -cette lumière blanche étant en fait la lumière du corps de Lumière, et donc la singularité- l’étincelle, la lumière de la singularité apparaît.
Il s’agit de quelque chose d’essentiel, qui est au-delà de toute croyance, au-delà de tout ce que l’on peut penser être. Quelque chose qui est à la fois « tout » et « soi », à la fois unique et l’Unité, quelque chose qui est absolu, quelque chose qui est éternel, qui est au présent, qui est toujours là, commence à être ressenti.
Certains vont le ressentir physiquement dans le centre énergétique du cœur, de façon localisée ici, là (geste en direction du coeur.) D’autres vont avoir une perception différente de cela mais quelque chose se passe de toute façon et un principe d’intériorité se manifeste.
Cela veut dire que lorsque l’on passe du novice à l’initié, autrement dit lorsque l’on entre dans le premier degré d’initiation, il se produit un début de retournement intérieur. Avant cela, on était dans le domaine de la personnalité, on était collé aux conditionnements, collé aux croyances. Et tout à coup quelque chose s’allume à l’intérieur qui est différent de ce que l’on avait l’habitude de croire, de la façon dont on avait l’habitude d’appréhender la vie. On comprend que ce que l’on pensait ne correspond pas forcément à ce qui Est. On comprend que tout est relatif.
On comprend tout cela progressivement, mais en tout cas quelque chose situé au-delà de nos certitudes se manifeste et un bouleversement a lieu à l’intérieur.
Auparavant notre base était forcément la personnalité, ce que l’on pensait être. La personnalité était notre fondement. Et puis quelque chose est apparu au-delà de ce que l’on pensait être. La personnalité reste, bien sûr, mais en tant que support.
Donc un retournement s’est opéré. Auparavant la personnalité était aux commandes, et ensuite la personnalité s’est mise au service de la Lumière blanche que l’on Est.
Mais au début de ce processus de retournement, on se trouve « entre deux ». Ainsi toute la phase du premier degré est une période de retournement où il y a comme un cercle entier qui doit se faire afin qu’il soit possible à ce moment-là de revenir au même endroit, exactement au même endroit, au final.
Cela veut dire que ce premier degré correspond à une phase d’instabilité. Imaginons quelqu’un qui est dans la période du novice, qui n’a pas encore passé le stade de l’initiation et que ce soit pour lui la première fois. On revient donc un peu dans le passé et on imagine cet être qui va passer au premier degré.
L’être qui n’a pas encore passé ce premier degré, qu’il ait déjà ça en lui mais qu’il ne l’ait pas encore retrouvé car son ADN n’est pas encore activé, ou bien qu’il construise cela pour la première fois, dans les deux cas il peut vivre intérieurement des inconforts, des choses qu’il ne comprend pas.
Un tas de réponses peuvent venir quand il commence son initiation, dans le cas où il a en lui une mémoire d’intériorité qui revient. Quelque chose s’allume alors et il comprend que plein de questions qu’il se posait, plein de questions qui étaient avant sans réponse trouvent maintenant un sens grâce à quelque chose qui est touché à l’intérieur.
En cela donc ces réponses lui apportent du sens. Mais paradoxalement, si ça apporte du sens, ça apporte aussi plus d’inconfort.
C’est là où se situe le paradoxe: c’est qu’avant, si il était moins dans ce qui est essentiel en lui-même, il pouvait aussi se sentir plus confortable parce qu’il avait plus de certitudes, et les certitudes, c’est confortable.
Tandis que lorsqu’on arrive à ce retournement, lorsqu’on est touché à l’intérieur, alors toutes les croyances vacillent. On ne sait plus trop à quoi faire confiance. Tout ce que l’on pensait être vrai vacille. Alors qui croire, quoi croire? A qui faire confiance? En quoi? C’est donc une période d’instabilité où on remarque que la seule chose en laquelle on peut avoir confiance, c’est quelque chose qui ne se comprend pas.
Speaker1: On ne peut pas se baser sur ce qui est compréhensible. On ne peut que se baser sur quelque chose qui est vivant à l’intérieur et au début pratiquement impalpable. Insaisissable certainement et certes subtil, très subtil à l’intérieur. Cependant, en ce qui concerne la présence, cette subtilité fait qu’on peut ne pas toujours la percevoir.
Mais lorsque la conscience se pose sur cette présence subtile, une porte s’ouvre sur une dimension qui, elle, est Absolue. Donc quand je dis subtil je ne dis pas faible. C’est beaucoup plus stable, c’est absolument stable par rapport aux croyances qui, elles, sont relatives, absolument relatives.
Ainsi on ne peut pas se poser sur quelque chose qui est absolument relatif puisque l’absolument relatif c’est l’impermanence, c’est la mouvance. Donc on ne peut pas se poser sur la mouvance, on peut « être » le mouvement mais on ne peut pas se poser sur la mouvance.
C’est ce qui se passe lors du retournement: les croyances qui semblaient être stables, qui ne semblaient pas si relatives que ça, étaient parfois « absolues », même si on ne s’en faisait peut-être pas la réflexion. Cependant on ne les remettait pas forcément en question, on faisait comme si elles étaient quelque part absolues puisqu’on était posé sur un système de pensées, une façon de voir la vie stipulant: « Voilà comment les choses fonctionnent ».
Et puis tout cela vacille et alors on se rend compte de la relativité de ces croyances. Non pas qu’une autre croyance serait forcément plus juste, mais que tout est relatif.
Au début, en remettant en question une croyance, on a tendance -l’esprit fonctionne comme ça- à vouloir trouver une autre croyance plus stable pour se rassurer, car on peut croire qu’il pourrait y en avoir une qui serait plus vraie qu’une autre.
Mais progressivement, cette phase de retournement continue au fur à mesure du premier degré, et on finit par remarquer qu’il n’y a pas une croyance qui soit plus vraie qu’une autre, que tout est croyance, qu’à ce niveau tout est relatif, que tout est subjectif et que la seule chose qui soit vraie ne peut pas être enfermée dans des mots, dans des concepts.
C’est quelque chose qui se ressent et qui est bel et bien vivant, et le vivant n’est pas enfermable. Qui l’enfermerait? Le vivant c’est tout ce qui Est, ça embrasse toute volonté de l’enfermer. Cette idée d’enfermement fait partie du vivant lui-même.
Le vivant englobe tout, est à la base de tout, est l’espace au sein duquel tout émane et se produit. C’est la présence, c’est ici et maintenant. Ce début, cette porte ouverte sur cet espace inaltérable -ici et maintenant- est cette étincelle qui s’allume lorsque l’on passe dans le premier degré.
Ce texte peut être partagé, s’il est conservé dans son entièreté sans modification, avec la mention suivante : Auteur : Quentin Disneur – https://livha.org/fr
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