Ce texte est une retranscription de la vidéo du même nom : https://youtu.be/VupR68O8pas
Il peut être partagé, s’il est conservé dans son entièreté sans modification, avec la mention suivante : Auteur : Quentin Disneur – https://livha.org/fr
Tu es cette Conscience qui a expérimenté cette vie humaine, et cette mémoire expérientielle est un support de ce que tu Es en tant que Conscience.
Donc, quand il y a Réalisation spirituelle, quand un être se réalise, c’est la Conscience qui se réalise d’une unique façon.
Quelles que soient les traditions on retrouve les mêmes principes: si on parle du Bouddha par exemple, « le corps de Bouddha » désigne ce que l’être Est, c’est-à-dire à la fois l’Esprit, la Conscience et le Rêve. C’est « Tout ».
Mais il a en lui la mémoire de l’individualisation, il a l’information de la connexion à l’Unité. L’Esprit est révélé, ce qui signifie qu’ensuite l’Esprit peut prendre une forme, il peut projeter un corps, par exemple en s’incarnant sur une Terre. Dans ce cas ce sera un être réalisé qui naîtra à ce moment-là.
On ne va pas entrer dans ces détails ici, mais il n’y a pas que l’incarnation qui soit possible, un corps est un « principe », c’est un véhicule. Tu peux aussi matérialiser un corps, tu n’es pas forcément obligé de t’incarner quelque part.
Quand je parle comme ça, je parle à partir de la conscience, ce qui est très différent du fait de parler à partir du personnage. Parler à partir du personnage est quelque chose de très limité. On est dans un système de croyances, on croit des choses, on évolue là-dedans… Et à un moment donné on comprend que tout ça n’existe pas.
C’est bien de passer par cette étape. Mais après, il est fondamental que ce qu’on a compris -cet état en dehors du monde- puisse rentrer dans l’expérience personnelle et remplir toute notre expérience personnelle pour qu’il y ait de l’Amour.
Parce que sinon une peur reste. Il se produit un rejet du corps et de l’expérience personnelle. On doute du fait que tout puisse être parfait. Mais si on doit rejeter le corps, si on doit rejeter l’expérience personnelle, alors il n’y a pas d’Unité.
Donc oui, tout est rêve. Mais encore une fois, puisque tout est rêve, il n’existe rien en dehors du rêve, et donc l’Amour lui-même fait partie de ce rêve.
Et l’Amour, c’est vivant. Donc c’est en même temps illusion. Qu’est-ce qui est illusion? La séparation. Donc oui, la souffrance est illusoire. Le corps de celui qui la vit véhicule de la douleur, ce qui fait que l’être a du mal à comprendre que c’est illusoire. Mais fondamentalement il peut s’en libérer, alors que si elle n’était pas illusoire il ne pourrait pas s’en libérer.
Donc oui, la souffrance est illusoire parce qu’elle provient du sentiment de séparativité. Et le sentiment de séparativité provient de l’identification, c’est-à-dire de la croyance en l’existence d’un personnage en dehors du reste.
Lorsqu’on comprend que tout est rêve, cette réalisation que « tout » fait partie du rêve peut être véhiculée par le corps que tu as aujourd’hui, par ton expérience personnelle.
Et c’est à ça que j’ai fait référence quand j’ai parlé du bouddhisme, je parle moi-même beaucoup de non-dualité, je parle de l’Advaïta Vedânta à ce sujet dans l’hindouisme, on fait aussi référence à cela dans la tradition christique quand on parle de « Porter la bonne nouvelle ». C’est bien de cela qu’il est question.
Une fois que tu as réalisé que tout est rêve, alors oui, il se produit un détachement intérieur, oui il y a l’Amour, oui les choses sont parfaites telles qu’elles sont. Néanmoins, dans le rêve, cette Unité veut se refléter dans toutes ces formes. Ce n’est pas l’effet d’une volonté personnelle, c’est un reflet naturel, une évolution de la Conscience.
Et donc, il est évident que… -je sais que c’est un sujet délicat, aussi je ne sais pas si tu vas pouvoir entendre ça parce qu’il y a certaines choses qui ricochent et qui peuvent résister par rapport à ça- mais il est évident que le rêve que l’on vit peut être plus agréable, ou moins agréable.
D’un point de vue de l’Être, cela ne change rien. Cela ne change rien au fait que tout soit parfait. Mais selon que le rêve est une guerre ou un paradis, au niveau de ton véhicule, de ton corps qui te permet de vivre cela -et tu as un système nerveux dans ton véhicule, tu ressens les choses- tu ne vas pas le vivre de la même façon.
Et l’Unité n’est pas conceptuelle. Tout est « Un ». L’Amour est réel, donc l’Amour va naturellement vouloir se refléter dans la matière -c’est un mouvement naturel. Il va vouloir exister au travers de toutes ces formes.
C’est pourquoi la Conscience évolue en se dynamisant, en se reflétant progressivement dans toutes les formes, et du coup en reflétant progressivement quelque chose à son image -c’est-à-dire des formes qui reflètent une Unité, une unité dans les relations, donc de l’harmonie, de l’harmonie dans nos créations, quelque chose d’harmonieux dans nos créations artistiques ou dans notre verbe, dans nos gestes, dans notre comportement, etc.
L’expérience personnelle reflète progressivement cette Unité. Mais on est dans le temps et dans l’espace, ce qui fait que ça prend un certain temps, et tout cela est relatif. Il s’agit de la relativité. Qui dit absolu dit relatif, qui dit relatif dit absolu. Qui dit « rien n’existe » dit que tout existe.
Si tout est rêve, alors il n’y a rien en dehors du rêve. Donc, si on témoigne de cette illusion, c’est que le témoin croit encore à son existence. Dans cette boucle-là, à partir du personnage, c’est sans fin, et c’est pourquoi cette idée a ses limites.
Le fait de raconter que rien n’existe ne peut se faire qu’à partir d’une expérience personnelle, d’une mémoire où l’on a existé en tant que personnage.
Imagine maintenant qu’il y ait « Réalisation spirituelle ». L’être réalise ce qu’il est véritablement, il réalise que rien n’existe. Il ne sent plus son corps et en même temps tout est « plein ».
Lorsque le corps meurt, que reste-t-il? Il ne reste rien? Il reste le néant? Il reste le plein? Que reste-t-il de cette expérience? Où va cette expérience?
Cette expérience, c’est de l’information. L’information est constituée de vibrations. Cette expérience se fond dans le « Tout ». Et ce tout, qui est-ce? C’est toi qui l’as réalisé, donc cette expérience te revient. Ainsi tu es aussi cette expérience d’avoir vécu une vie personnelle humaine. Et cette expérience, tu l’as en toi. Tu existes en tant que Conscience, exprimée par le fameux « Je Suis ».
Et cette Conscience, ce qui Est, peut prendre la forme d’une dynamique très vivante, très humaine aussi grâce à cette expérience qui existe en toi, cette expérience humaine, ces informations là qui sont en toi et qui peuvent témoigner d’une façon très humaine de cette Conscience,de ce qui Est.
Et puis après on peut créer des traditions, des religions, des enseignements, etc.
Voilà, ce sont quelques mots sur ce sujet. J’espère que cela t’est utile. Je souhaite que ce ne soit pas trop complexe. Je crois qu’une partie de toi se dit que c’est compliqué, cependant une autre partie de toi entend très bien.
Dans ce que j’ai dit, une des choses qui peut être importante, c’est qu’il y a en toi un appel réel. Il y a quelque chose au niveau du cœur qui te parle et qui te touche. Il y a aussi une autre partie de toi qui veut comprendre, ce qui est normal. Mais ces deux mouvements ne peuvent fonctionner qu’ensemble.
Et cette blessure, qui peut même être une blessure par rapport à un complexe de rejet, qui peut être le doute, un vrai doute: « Est-ce que c’est bon? Est-ce que je peux y aller? Est-ce que je peux vraiment m’y consacrer entièrement? Est-ce que je peux avoir la foi? Est-ce que je peux m’y abandonner? » ou « Est-ce qu’il y a un risque? si jamais tout n’était pas parfait, si jamais tout n’était pas Unité ». Quelque part, inconsciemment, il y a cette mémoire-là. Et cette mémoire peut être guérie en partie par la compréhension.
Mais il y aura une limite où un plafond sera touché parce que, tu vois, c’est comme si tu étais le personnage, -qui est une entité- et tu peux extraire 80%, 90%, 95% même de cette entité et amener cela dans la transcendance, au-delà des pensées, au delà de la mémoire, etc. Tu peux même extraire 99% de cette entité mais tu ne pourras jamais en extraire 100%.
Parce que ce phénomène même d’être dans un sentiment de transcendance ou dans une impression que tout est illusion, que tout est parfait, que tout est Unité, c’est l’infime partie du personnage, de l’identité qui reste qui en témoigne.
Et plus on cherche à vivre et à réaliser cette paix, plus on appuie sur le reste d’identité qui, lui, existe bien, puisque c’est lui qui alimente cette recherche. Donc il est bien alimenté. Il ne risque pas de partir vu qu’il est pris dans un cercle vicieux. Il est nourri par cette recherche.
Et donc à ce stade on atteint un plafond et on ne peut pas comprendre au-delà parce qu’on ne peut pas rejoindre les deux pôles. On ne peut pas rejoindre à la fois la Lumière et l’Amour. On ne peut pas rejoindre le fait qu’à la fois tout est illusion et tout existe, le fait que tout est rêve, mais qu’on peut vivre le rêve.
Alors on va tourner en rond tout en se disant: « Mais qui vit le rêve? »
Qui vit le rêve? C’est le rêve lui-même. Il n’y a rien en dehors du rêve. C’est le rêve qui pulse, et le rêve existe d’une unique façon.
La seule façon d’atteindre ça, c’est de revenir dans le cœur et, à partir du cœur, laisser le cœur éclairer totalement le petit reste de « mémoire », qui est lié à une blessure, à un doute.
Et une fois que cette mémoire, cette blessure est guérie, elle est embrassée et alors on comprend que « oui », tout est amour, que « oui », tout est parfait, que « oui », ça ne risque pas de changer parce que c’est ainsi. Parce que ce n’est pas une idée, un concept, mais que fondamentalement cela ne peut être autrement.
Si tout est Unité, à partir de ce moment-là on ne sépare plus l’expérience humaine de cette réalité, de cette prise de conscience, de ce fait que tout est illusion. Le rêve devient vivant. Il devient conscient.
Merci Anne pour cette question. Je souhaite que ça puisse t’aider.
Ce texte peut être partagé, s’il est conservé dans son entièreté sans modification, avec la mention suivante : Auteur : Quentin Disneur – https://livha.org/fr
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