Ce texte est une retranscription de la vidéo du même nom : https://youtu.be/Cp3VxYZ_Q8M
Il peut être partagé, s’il est conservé dans son entièreté sans modification, avec la mention suivante : Auteur : Quentin Disneur – https://livha.org/fr
Cette survie dont je parle -non pas cette vie, non pas le fait de vivre l’instant présent- mais ce fait de survivre- est simplement dû à une séparation que l’on crée entre la naissance du corps et la mort du corps en les associant à notre propre naissance et à notre propre mort. Mais ce que nous sommes fondamentalement ne dépend pas de la naissance ou de la mort du corps. Vous êtes Conscience.
Ce que vous Êtes est au-delà de ça, et en même temps cela embrasse votre expérience d’avoir un corps. Mais vous n’êtes pas que ce corps, vous êtes bien plus que cela.
Vous savez, votre corps est constitué principalement, et même pratiquement absolument de vide, tellement la quantité de matière est infime. Votre corps est quasiment totalement constitué de vide.
C’est la proportion entre ce que vous Êtes réellement et le corps, que vous êtes aussi. Le corps est une infime partie de ce que vous Êtes. Et pourtant le mental ne voit que cette infime partie, qu’il ramène à son entière identité.
Alors bien sûr, ce point de vue du mental est fondamentalement contraire à la Réalité. Imaginez la force de résistance qu’il est nécessaire d’avoir pour lutter contre cette Réalité. En prenant 0,00000000001% de matière -ce qui correspond approximativement au pourcentage de matière par rapport au vide- et en ne s’occupant que de ce 0,00000000001% de matière, on s’attache, on se cramponne à ce tout petit truc minuscule pour se dire: « OK, c’est cela que je suis »! Et évidemment, même si la matière est aussi la vie, ce qui reste c’est 99,99999999999% de vie. Donc c’est 99,99999999999% de force, et aussi d’existence de la Réalité.
Toute cette autre partie de la Réalité s’écrase sur nous. C’est un poids écrasant qui nous fait dire: « LÂCHE! ».
Bien-sûr que ça nous fait peur, parce qu’on sent quelque chose qui nous écrase, on sent quelque chose qui n’est pas juste dans notre façon de fonctionner. Et bien-sûr que ça crée des tensions.
Mais en fait, ce qui nous écrase est simplement une impression due au fait que nous résistons à Cela. Mais cette Réalité est « nous ». Qui pourrait nous écraser alors que nous sommes tout ce qui Est? Ce qui peut se sentir écrasé, ce n’est qu’une impression d’être séparé de Cela. Mais si nous sommes le Un, personne ne peut écraser, personne ne peut pousser ou mettre quelqu’un en tension. Personne.
Vivre pour la première fois
Donc au moment où nous commençons à accepter cette réalité de la mort, nous pouvons vivre pour la première fois. Non plus survivre. Vivre! Il nous est alors possible de commencer à vivre, parce que chaque moment de notre vécu est à la fois totalement donné, rendu, pour laisser place au moment suivant. Donc ce moment, cet instant, est plein.
Vous le savez bien: on entend des histoires à ce sujet. Si vous savez que vous allez bientôt mourir -par exemple si vous savez que vous allez mourir ce soir- il est certain que vous allez sans doute vivre plus intensément votre journée. Mais si vous ne perdez jamais conscience que vous pouvez mourir non pas ce soir, mais dans une seconde, eh bien vous allez vivre pleinement la seconde, maintenant.
Et donc cet instant n’est pas lié au temps. L’instant n’est pas le temps.
Là j’ai encore parlé de temps: ce soir, une seconde, ou même une fraction de seconde. Quel que soit le nombre de fois où l’on divise cette seconde pour tenter de se rapprocher de « maintenant », nous ne serons jamais « maintenant », nous serons toujours dans le temps.
Maintenant n’est pas le temps. Tant que nous sommes dans le temps, un exercice mental est encore nécessaire pour arriver à réaliser: « Je peux mourir bientôt, dans une seconde, dans une fraction de seconde… » Et cela nous fait revenir à « maintenant ».
Mais qui se dit: « Je peux mourir bientôt », et fait alors l’exercice de se projeter dans le futur pour se ramener à maintenant en faisant l’exercice de revenir à maintenant? Qui fait cela, si ce n’est ce que vous n’êtes pas?
Mais ce que vous Êtes est la rencontre de cette mort et de cette naissance, en même temps: votre coeur qui bat, votre corps qui est en vie ; ce silence, présent, là, maintenant.
C’est une continuité, qui existe du fait même que ça n’existe pas. Alors ça peut exister, puisque que ça n’existe pas. Et qu’est-ce que j’entends par « ne pas exister »?: aucune considération, aucun saisissement, aucune particularisation de cela.
En physique, on parle de l’onde et de la particule. Cependant la particule ne supprime pas la réalité de l’onde. Seul un observateur extérieur peut témoigner de l’onde, de l’état ondulatoire ou de l’état de particule de ce qui est observé.
Mais la réalité est qu’il n’existe pas d’observateur extérieur parce que tout est Un. Donc il s’agit d’une illusion d’optique. C’est le cerveau qui ne peut canaliser les vibrations de l’Univers qu’à un certain nombre d’images par seconde. Et donc, forcément, il va alterner entre onde et particule. Notre cerveau fonctionne comme ça.
L’Amour bat en rythme
Pour vivre dans la matière, nous sommes obligés d’avoir un rythme. S’il y a une alternance, cela veut dire qu’il y a un rythme. Il y a le jour, il y a la nuit. Grâce à ce rythme, tout prend vie. On peut rythmer les choses. Grâce au rythme on peut créer de la musique et on peut mettre en mouvement. Et le coeur commence à battre, et la vie peut commencer. Vous voyez?
Il y a l’Amour. Il y a l’Amour par le rythme, et l’Amour peut se développer, les créations peuvent se faire. Le rythme permet cela. S’il n’y avait pas de rythme, il n’y aurait rien. Il n’y aurait pas de vie, pas de matière.
Donc ce rythme est nécessaire. Mais le fait de vivre ce rythme -parce que c’est la vie, la musique, c’est la vie- le fait de vivre ce rythme ne sous-entend pas pour autant que cela nous fasse oublier la réalité. Cette réalité qui est qu’intérieurement, l’inspire et l’expire -la respiration- est le symbole, l’expression fondamentale de ce rythme.
Intérieurement, l’inspire et l’expire sont ensemble, simultanés. Et à partir de cette simultanéité, de cette union, le cœur bat, la respiration se fait. Et nous pouvons vivre tantôt l’onde, tantôt la particule, le féminin, le masculin, l’Amour, la Lumière…, tout en ayant ce vécu simultané à l’intérieur: onde et particule.
Et le présent c’est ça: les deux à la fois. La particule, c’est vous dans votre unique réalité, votre unique perception, votre singularité, et l’onde c’est infini: vous êtes Tout, vous êtes Absolu, vous êtes l’Univers.
Cet « Univers » que j’évoque ici est une image, parce qu’il n’a ni contenant ni contenu. Il n’y a pas de périphérie à cet Univers, il n’y a pas de limite, il n’y a pas d’horizon. Celui même qui vit cet Univers -pas dans le sens où il en serait séparé- celui-là Est cet Univers. Il l’incarne.
Eh bien cela veut dire que cet Univers s’expérimente d’une unique façon. Cet aspect unique, c’est la particule. Vous êtes à la fois cet Univers, cette onde et « vous », Unique.
Vous êtes cette double réalité, à la fois unique et l’ensemble. Et vous pouvez vivre cela simultanément. Vous êtes à la fois vivant et mort. En effet: qu’est-ce qui serait vivant, si ce n’est une considération de vous-même?
Vous êtes l’horizon du non manifesté et du manifesté
La réalité dans l’instant présent est que rien de tout cela n’existe. Il y a juste un silence sans pensée. Des choses se produisent dans l’instant, des mots sont prononcés, une intuition peut se manifester, un geste peut venir.
Mais si vous commencez à considérer ce geste, cette intuition ou cette pensée, on peut se poser la question de qui la considère, si ce n’est une croyance en ce que vous êtes? Si vous restez dans l’instant, toutes ces croyances qui pourraient naître ne naissent pas. Elles meurent au moment même où elles arrivent et apparaissent.
L’intuition se manifeste dans une fulgurance, dans l’instant présent. Elle existe dans le pur instant. Elle renaît d’elle-même en permanence pour rester dans l’instant. La mort nettoie, la mort balaye, la mort purifie et donne de l’espace pour que la Lumière puisse jaillir.
Vous êtes cet horizon entre le non-manifesté et le manifesté. La Lumière sort de cet horizon et jaillit. C’est ce que vous Êtes en votre cœur. Vous Êtes le Soleil. Il y a cette double réalité: mort/naissance, non-manifesté et manifestation. Univers infini, à la fois Un et unique, singulier.
Ce texte peut être partagé, s’il est conservé dans son entièreté sans modification, avec la mention suivante : Auteur : Quentin Disneur – https://livha.org/fr
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